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Mo-ti-va-tion

Le temps passe tellement vite. Non, sérieux Boulotte ? Tu t’en rends compte seulement maintenant ? Rooooh ça va. BREF. Hier soir, j’ai passé une bonne heure à discuter avec un excellent pote et plusieurs choses me sont revenues à l’esprit ; notamment le fait que je dois fêter un anniversaire bien spécial aujourd’hui. Hé oui. C’est le 12 Avril 2015 qu’a débuté ma deuxième vie.

Je crois que je ne réalise pas bien encore tout le chemin parcouru en 365 jours, mais quand j’y repense, je me dis que j’ai quand même fait un sacré saut. Et vous savez quoi ? Hé bien, ça me rend fière. Je n’ai pas pour habitude de dire que ce que je fais est génial (c’est diamétralement l’opposé d’ailleurs), mais pour le coup, franchement, je me sens VRAIMENT bien. Genre je suis à ma place, voyez un peu le délire ou pas ?

Et puis une chose en entraînant une autre, je ne culpabilise plus quant à mon régime que j’ai abandonné il y a belle lurette. Malgré moi. Mais disons qu’à un certain moment, il a fallu que je gère d’autres priorités, et c’est ça aussi être adulte. Je me sens dorénavant plus forte pour gérer le quotidien, et honnêtement, je trouve ça quand même hyper cool.

Puis, ce soir, je sais pas trop… Je sens comme une paix intérieure qui me fait dire « ça y est, meuf, t’es sur les rails » et OUI, je suis sur les rails, et OUI, maintenant, tout va rouler. La fin de l’année scolaire approche à grands pas (mon dernier partiel est le 11 Mai), et quand je regarde mes notes, je me dis GO MEUF C’EST DANS LA POCHE. J’ai bossé dur, j’ai sacrifié des heures de sommeil, j’en ai chié, mais ça valait vraiment le coup. Et maintenant que je sais que je suis capable de gérer ma vie universitaire d’une main de maîtresse, je sens qu’il est temps que je m’accorde à nouveau du temps pour le régime.

La motivation m’est toujours apparue de cette manière. Elle arrive subitement, sans signes annonciateurs, et elle ne me quitte plus…jusqu’à ce qu’une autre priorité apparaisse. Et auquel cas, elle s’efface peu à peu pour laisser place à la routine et au train-train quotidien.

Je me suis fait une entorse à la cheville le mois dernier et je reste un peu frileuse pour reprendre le sport puisque je douille quand même en fin de journée, mais d’un autre côté, j’entends les haltères et le tapis de course qui m’appellent. Je suis littéralement en manque. Mort de lol, Boulotte en manque de sport, qui l’eut cru ? (C’est ce que mon père dit à chaque fois). Et pourtant, voyez qu’on n’est jamais à l’abri d’un miracle.

Dimanche, je fêterai mes 26 ans. Si j’ai beaucoup angoissé pour mes 25 ans, je sens cette fois-ci qu’il en sera tout autrement : ce n’est que le début d’une très grande et très belle aventure. Et qui m’aime, me suive.

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Hauts les cœurs les dodus, nous y parviendrons.

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Je respire.

Je me suis toujours demandé quelle était la sensation qu’on avait lorsqu’on se sentait libre. Dépourvu de toute obligation, dépourvu de toute contrainte.

Sans m’en rendre compte, j’ai évolué dans une cage pendant de nombreuses années, en me bridant moi-même dans mes propres mensonges. Faire comme si rien n’avait existé est comme un mensonge et il est souvent très difficile de s’en affranchir.

Si je ressens le besoin d’écrire aujourd’hui, c’est parce que pour la première fois depuis longtemps (je serai même prête à dire depuis toujours), je me sens libre de faire ce dont j’ai envie. Enfin. Enfin, je me sens libre.

Je pensais que cela se déclencherait de manière toute autre, mais à croire que mon caractère passionné aura toujours raison de moi, puisque mes réactions et mes émotions sont toujours aussi fortes et intenses. Et il en a été de même pour mon affranchissement.

Je repense au moi de l’année dernière et au moi d’aujourd’hui, et je me rends compte à quel point le chemin parcouru a été long. Il a été douloureux, pénible et souvent j’ai pensé à renoncer, mais j’ai maintenu le cap et je suis arrivée ici. Je sais pertinemment que ce n’est pas mon point d’arrivée, mais vous n’avez pas idée à quel point je suis fière de moi.

L’année dernière à la même période, j’ai quitté un boulot que j’aimais bien parce que je n’en pouvais plus du harcèlement moral que j’y subissais. Après un burn-out et près de deux mois d’arrêt pour dépression, j’ai décidé de mettre terme à mon contrat, au même titre que la stabilité et le confort dans lesquels je m’étais installée depuis plusieurs années.

Cette démission a été la première décision d’adulte dont j’avais réellement conscience. Cette démission a été la première décision d’une succession d’autres décisions qui m’ont amenée à cette libération.

J’ai décidé de quitter mon conjoint de l’époque après six ans de vie commune. En le quittant, je perdais également l’appartement et sa tendresse à mon égard. Notre rupture n’a pas été belle. En même temps, une rupture n’est jamais belle, mais la nôtre a été vraiment vilaine, et s’il y avait un moyen de retourner en arrière pour refaire les choses, je les ferai autrement.

Je suis tombée amoureuse de King B. Éperdument.

J’ai enfin avoué à mes parents et au monde entier que j’avais été victime de viol. Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi démunie de toute ma vie. Tout me paraissait insurmontable et j’avais juste envie de me laisser noyer.

Et puis j’ai refait surface. J’ai rencontré des personnes merveilleuses qui m’ont fait comprendre que j’avais de la valeur. Que j’étais spéciale. Que j’étais unique.

J’ai choisi de rentrer à Paris et d’y reprendre mes études. Bien sûr, j’étais contente d’avoir été acceptée à la Sorbonne et ça me donnait une bonne raison de revenir sur Paris. Mais ça me donnait surtout une excellente raison de retrouver King B, amour de ma vie.

J’ai tout fait pour acquérir une certaine indépendance et ne plus avoir à compter sur mes parents. Donc j’ai trouvé un job super fun au milieu des biscuits et autres nougats. Là-bas, j’y ai rencontré des personnalités aussi passionnantes qu’extravagantes, et après avoir subi un harcèlement moral, j’ai pu aussi me rendre compte que le milieu du travail n’est pas aussi pourri que ce dont je me rappelais.

Forte de ces nouvelles expériences, je me sentais sereine. J’avais même réussi à honorer mes rendez-vous avec une psychologue. Pour aller encore mieux. J’ai aussi réussi à porter plainte contre mon agresseur. King B. devait être là, mais après une dispute, c’est avec la seule compagnie de ma grand-mère que j’ai franchi la porte du commissariat de police. J’y ai passé les deux heures les plus éprouvantes de ma vie, mais j’avais conscience que j’avais franchi un pas immense.

Et puis j’ai poursuivi mon bonhomme de chemin. En trébuchant çà et là parce que chaque matin est comme une journée d’ivresse et j’ai la tête qui tourne un peu à chaque fois. Je revis. Ivre de vivre. Sentiment étranger jusqu’à présent, mais j’ai commencé à comprendre cette sensation de liberté dont m’avait parlé Madame Soleil cet été, mais je ne me sentais pas réellement libre. Après tout, à quoi ça ressemble, la liberté ?

Ma relation avec King B. s’est dégradée et à force de disputes et d’inattentions de sa part. Le petit épisode dont je vous avais parlé ici s’est réitéré de nombreuses fois. Beaucoup plus souvent ces dernières semaines. J’ai fini par me persuader d’être monstrueuse et il ne faisait rien pour que je pense le contraire. Il appuyait même là où ça faisait mal.

Mes proches me voyaient m’enfoncer dans cette relation toxique et je me complaisais dans cette routine. Sans réellement me rendre compte que ça me faisait plus de mal que de bien.

Alors j’ai raccroché les gants. Je me suis aperçue que 1) c’était un amour à sens unique déguisé sous de belles promesses vaines, et que 2) je n’étais plus amoureuse de King B. depuis déjà un petit moment. Je me persuadais que je l’aimais parce que je ne voulais pas admettre que cette relation était un échec, mais il fallait bien se rendre à l’évidence : c’était mort.

Donc après une énième dispute, j’ai tout simplement claqué la porte. Mon ras-le-bol et ma colère ont balayé le peu de sentiments qui restaient, et puis j’ai ouvert les yeux. King B., aka B. tout court, n’était jamais disponible pour moi. Ma vie était devenue une allégorie de Paroles, paroles de Dalida : paroles, paroles, paroles, paroles et encore des paroles que tu sèmes au vent. Je devais mendier de l’attention, je devais sans cesse réclamer pour vivre un semblant de vie de couple normale. J’essuyais critique sur critique. Je n’étais pas aimée, tout simplement. Je ne sais pas ce qui a été le plus douloureux : subir ses brimades à longueur de journée ou enfin admettre qu’il n’y avait jamais eu d’amour.

Un soir, je me suis affranchie de B. J’ai dit tout ce que j’avais sur le cœur et je ne me suis jamais sentie aussi bien. En face, il était en colère, mais j’ai tenu bon et avec le peu de dignité qu’il m’avait laissée, j’ai relevé la tête et je suis partie.

Je suis partie retrouver O2. O2, c’est un peu mon petit miracle à moi. O2 est le meilleur ami que j’ai pu avoir dans ma vie, c’est mon âme-sœur et ça faisait déjà un moment que je l’aimais sans me l’avouer. Tout notre entourage nous voyait déjà ensemble (même ma maman), et moi j’osais à peine y penser. Parce qu’il est tellement… Tellement tout. Tellement drôle, tellement gentil, tellement attentionné, tellement beau.

Ôde à l’amour, je vous le concède. Mais je suis aujourd’hui tellement heureuse que j’ai envie de le crier au monde entier… Mais j’ai surtout envie de crier à O2 que je l’aime, qu’il m’a pleinement ramenée à la vie et que c’est grâce à lui que je me sens être enfin une vraie femme. Il m’a soulevée, et c’est en me serrant fort contre lui qu’il m’a réparée.

                                                                                              Et qu’il m’a fait comprendre que je suis libre.

Libre de faire ce dont j’ai envie, libre d’aimer. Libre.KalosFilter_2016-03-31-12-13-40

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Never Let Me Go

Promis, je ne suis pas morte. Le boulot, les cours, la vie… Mais j’avais une histoire à vous raconter. Toute ressemblance avec des gens existant ou ayant existé est fortuite.

Elle l’avait connu au détour d’une soirée. Un sourire, une salutation. Dieu ce qu’il est beau. Des yeux rieurs et une langue bien pendue. Et puis il est reparti, en laissant une impression bien ancrée en elle. Le temps et le hasard ont fait qu’ils se sont retrouvés quelques semaines plus tard. Un partage, une découverte. Puis du temps passé ensemble. Chaque fois un peu plus encore. Des heures, des journées, des nuits à discuter. A rire. A se connaître. A s’apprendre par cœur.

Il sait quand elle rit, il sait quand elle pleure. Elle devine quand il est triste, elle devine quand il n’ose pas dire ce qui peut blesser. Ils se connaissent par cœur.

C’est son confident, son double, son meilleur ami. C’est une relation extraordinaire. Peu commune.

Ils se disent tout. Même quand ça blesse. Elle s’énerve, il répond maladroitement. Et ils se font la gueule. Jamais très longtemps parce qu’ils s’aiment vraiment trop.

Il est toujours là. Elle est toujours là. Fusionnels, jaloux, mais ils s’entendent en un regard, en une parole. Elle aimerait qu’il sache qu’elle sera toujours là. Toujours là. Mais il le sait déjà.

C’est un peu l’histoire d’un amour impossible, mais c’est aussi celle d’une amitié extraordinaire. Pour rien au monde elle ne voudrait l’échanger et elle l’aimera toujours. Pour toujours. Il ne le dira jamais parce qu’il est trop pudique et trop timide, mais elle sait déjà. Elle sait qu’il l’aimera pour toujours aussi. Parce que c’est comme ça qu’ils sont. Dépendants l’un de l’autre, mais trop fiers pour se l’avouer. Et l’avouer au reste du monde.

Mais après tout, tant qu’on sait qu’on s’aimera toujours, on n’a besoin de rien d’autre, pas vrai ?

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La vie est comme une boîte de chocolats

Un soir, le téléphone a sonné. Il était tard et à part lui, personne ne m’appelait jamais à ces heures aussi tardives. Mais ça ne pouvait pas être lui puisqu’il ne me parlait plus depuis déjà un moment. J’avais presque réussi à oublier le son de sa voix, et même si elle me parvenait encore en rêve, je n’étais plus très sûre d’être capable de la reconnaître.

Je n’avais pas eu le cran d’effacer son prénom de mon répertoire… Je n’ai pas beaucoup de courage dès qu’on parle d’affaire de cœur, surtout quand il s’agit du mien. Effacer son nom aurait été comme annihiler son existence et nos souvenirs communs.

Et quand j’ai saisi le téléphone pour décrocher, j’ai vu son prénom s’afficher. Mon cœur s’est serré. De joie, de tristesse, et voilà que mon cœur impétueux était déjà molesté par deux passions aussi violentes l’une que l’autre. Il a fait un grand saut dans ma poitrine et j’ai paniqué. Dois-je répondre ? Mon hésitation a joué en ma défaveur : le temps que je ne consente à décrocher, son appel s’est transformé en appel manqué. Dois-je le rappeler ?

Je n’ai pas eu à réfléchir trop longtemps que mon téléphone a sonné de nouveau. Son prénom s’est affiché de nouveau. J’ai pris une grande inspiration et j’ai décroché.

-Ouais… C’est moi.

Sa voix. Aussi belle et douce que dans mes souvenirs.

-Oui, je sais, ton nom s’est affiché.
-Tu n’as pas supprimé mon numéro ?
-Non.
-Pourquoi ?
-Je n’avais pas envie d’oublier.
-Oublier quoi ?
-Toi.

Silence d’une demi-seconde qui m’a parue être une éternité.

-Même si j’avais envie de t’oublier, j’y arriverai pas.

Et je me suis mise à pleurer.

-C’est toi qui es parti.
-Je suis un peu con des fois.
-Des fois ?
-D’accord, très souvent… Tu pleures ?
-Oui.
-Si tu pleures encore, je raccroche.

Quelle douce menace… Pourtant, j’ai saisi un mouchoir et j’ai pris une profonde inspiration.

-Moi non plus, je n’arriverai pas à t’oublier même si je le voulais.
-J’ai été lâche.
-Oui, je trouve aussi.
-Tu sais que tu n’es pas spécialement facile à vivre toi aussi, pas vrai ?
-Pourquoi tu m’appelles ?
-Parce que tu me manques.

Des larmes ont encore perlé et je faisais tout mon possible pour qu’il ne s’en rende pas compte.

-Tu me manques aussi.
-Pas autant qu’à moi.
-Qu’est-ce-qui te manque ?
-Ton rire.
-C’est tout ?
-Non, tout me manque. Ton amour, ta voix, la douceur de ta peau, l’odeur de tes cheveux, tes blagues nulles, ta présence, ta gentillesse, ta douceur, ta bonne humeur et ta bouche.
-Ma bouche ?
-Celle que je pourrai embrasser toute une vie.

Je n’ai pas pu me contenir plus longtemps, alors j’ai pleuré. Je m’en fichais qu’il s’en aperçoive ou non : il fallait que ça sorte. Tout mon chagrin d’amour, tout le brouillard qui m’entourait depuis qu’il avait renoncé à moi, tous mes ressentiments se sont dissipés.

-Écoute bien ce que je vais te dire parce que je ne te le répèterai pas deux fois de suite. Et arrête de pleurer, sinon je…
-Oui, je sais, sinon tu raccroches.
-Je n’ai pas été présent quand tu as eu besoin de moi et je m’en veux. Mais sache une chose, c’est que je n’ai jamais cessé de t’aimer.


-Tu as entendu ?

-Oui.
-Je t’aime mon amour, je t’aime infiniment. Tu es la femme de ma vie et la mère de mes futurs enfants. Je ne te laisserai plus jamais, je ne partirai plus jamais.

Un rêve. C’est un rêve. Je rêve éveillée.

-Tu es là ?
-Oui…
-Chérie, je t’aime tellement, s’il te plaît, laissons-nous une autre chance.

Tout ça me paraissait tellement incongru et irréel que j’ai juste répondu « Je t’aime aussi et je t’aimerai toujours » alors que dans mon cœur et ma tête, c’était un raz-de-marée de passion. J’avais chaud, je tremblais, j’étais rouge et je bégayais. Je peinais à respirer, et il m’a fallu plusieurs semaines pour réaliser…

« Je t’aime infiniment mon amour, tu es l’homme de ma vie, le père de mes futurs enfants. Je te promets de toujours te retenir quand je sentirai que tu pars, je te promets un amour inconditionnel, je te promets un soutien sans faille, je te promets de garder un amour intact à ton égard. Bientôt un an d’amour et je t’aime encore bien plus qu’à nos débuts. Tu es mon meilleur ami, mon bras droit, mon conseiller. Tu me dis que je suis ta princesse, mais sache que tu es mon Roi, pour toujours mon King B. »

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Changement de cap

Je me demande à quel moment ce blog est devenu un blog humeurs. Mais, à vrai dire, on s’en fiche un peu, non ? J’avais besoin d’écrire et écrire m’a toujours apaisée quand mes pensées embrument mon cerveau. Je n’arrive jamais à mettre mon cerveau sur pause. Je n’arrive jamais à faire le vide et à ne penser à rien. J’ai toujours quelque chose tête. C’est fatigant.

Je repense à une rencontre faite cet été. Une dame merveilleuse et tellement belle. Dans tous les sens du terme. Et elle m’a conseillé de toujours écrire quand je me sentais en proie à de trop fortes émotions. C’est le cas aujourd’hui. Et pour être complètement honnête, ça me permet de procrastiner un peu aussi. Après tout, mon ménage attendra.

Cette semaine fut une des plus éprouvantes de ma vie. Sur beaucoup de plans, notamment sur mon « affaire ». Je vous en parlerai davantage une prochaine fois, mais  l’année vient à peine de commencer que j’ai déjà écoulé son stock de larmes. Bien évidemment, je fais en sorte qu’on ne le remarque pas et j’affiche un sourire purement artificiel pour qu’on ne me pose aucune question. Je me sens fatiguée. Je me sens en léthargique. Je ne me sens pas moi.

J’ai fait des choses dont je ne me pensais pas capable. Et je les ai faites seule. Par défaut, par choix un peu à moitié. Être confrontée à sa propre solitude peut être assez révélateur : je sais désormais que je suis prête à encaisser plus que ce que j’ai pu encaisser jusqu’à présent. Je me fais suffisamment confiance pour savoir comment prendre chaque décision qui me conduira à la sérénité. Et vous savez quoi ? C’est un sentiment fort agréable.

Comme dit dans mon précédent article, B. est parti. Ce qui est étrange, c’est qu’il continue malgré tout à me parler et moi, je n’y comprends plus grand-chose. J’ai même eu droit à une crise de jalousie pour une soirée passée avec des copains. Les hommes sont incompréhensibles. Et moi, je suis perdue. Mes meilleurs amis n’aiment pas B. et veulent que je cesse de lui répondre. Comme si j’espérais un quelconque retour. Est-ce-que j’attends seulement un retour ? Je ne le sais pas moi-même à vrai dire. Ma mère me conseille de couper les ponts. Pas seulement avec lui, mais avec toutes les personnes qui me sont nuisibles, toxiques, de manière générale. Cela fait plusieurs mois que j’avais commencé à suivre son conseil et je dois bien avouer que si c’est douloureux sur le moment, on se sent bien mieux après. Mais allez savoir, je n’y arrive pas avec B. Mes sentiments ont raison de moi et je m’emprisonne dans mon amour pour lui. Je crois que je n’ai pas envie de décrocher pour l’instant, trop éprise, trop folle, trop moi.

Boulotte à la recherche de l’amour, ça ferait une bonne série d’articles, non ? Dans ce blog de régime qui commence à ne plus ressembler à un blog de régime. Il faut dire que les haricots verts ne sont plus ma priorité depuis que j’ai embrasé mes études de lettres. S’il y a bien un point positif à souligner dans tout ce merdier, c’est que j’aime profondément ce que je fais. J’apprends des tonnes de choses et je suis très satisfaite de voir que j’ai fait des progrès depuis le mois de Septembre. Ceci étant dit, je ne perds pas de vue l’objectif que je m’étais fixé : be as hot as fuck.

Ce blog deviendra un micmac de ce qui me représente en totalité, et je pense que j’aurai moins de mal à le mettre à jour. Ecrire est ma passion, l’a toujours été et le sera toujours. Quel que soit le sujet. Je ne proclame pas que tout ce que j’écrirai sera intéressant, mais au moins, je me sentirai en totale plénitude le temps que mes doigts courent sur le clavier.

Je dois vous laisser, j’entends le balai qui m’appelle. Ce soir, c’est grosse ambiance chez moi. Mon père m’a toujours dit de me laisser aller de temps à autre, surtout quand je sens que je vais exploser. Et c’est ce que je vais faire. Je vais être égoïste maintenant. Un peu, parce que ce que la vie m’a appris récemment, c’est que l’excès est toujours ruinant et fout toujours tout en l’air.

En souvenir de Boulotte 2.0.
Boulotte 2.1 débarque et croyez-moi, ça va valser.

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Capitaine

Il a quitté le navire. Femmes et enfants d’abord, sauf que j’étais seule à bord. Des promesses dans le vent et des absences en punition.

Il a quitté le navire comme on descend le toboggan d’une piscine. Pressé et heureux.

Et moi je reste sur place. C’est mon bateau. Il prend un peu l’eau, mais j’arrive toujours à écoper et à le maintenir à flot.

King B., ou plutôt B. tout court maintenant, laisse un trou béant dans mon cœur et les projets au brouillon ont fini à la corbeille.

Il a quitté le navire, mais je reste le capitaine. Je ne sais pas encore quelle sera ma destination, mais je naviguerai toujours plus loin, vers des horizons encore bien plus beaux.

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2.0

Chers amis dodus et moins dodus,

Que le temps court… ! Non, il ne court pas, il vole. J’ai l’impression de vous avoir quitté il y a quelques jours, et je m’aperçois que mon dernier post date du mois d’Octobre. Suis-je irrécupérable ? Hmmmm, il y a un peu de ça, mais laissez-moi rattraper le temps perdu, j’ai une foule de choses à vous raconter. La version Boulotte 2.0 (deux point zéro pour les non-initiés) est tellement faite de mises à jour qu’on s’y perd facilement et je ne sais pas par quoi commencer.

Par le début, Boulotte.

Je suis bien. Je suis heureuse. C’est un bon début ça, non ? Oui, je suis heureuse. Je crois que je n’aurais pas pu rêver mieux pour ma deuxième vie. Récemment, je suis tombée sur une citation un peu bateau, mais tellement vraie, et je me suis dit qu’il serait intéressant de la faire partager. « On a deux vies. La deuxième commence le jour où on réalise qu’on en a juste une. » La légende urbaine d’Internet veut qu’on attribue ces propos à Confucius, mais qu’importe, le jour où je l’ai lue, c’était tellement criant de vérité que je me suis demandée pourquoi je n’y avais pas pensé plus tôt.

J’aime ma vie actuelle. Je fais des études que j’adore et je suis tellement fière de pouvoir vous dire que je m’en sors plutôt bien. En parallèle, j’ai un job à temps partiel que j’aime énormément aussi. Vous voulez rire ? Boulotte au régime travaille dans une confiserie pour payer son loyer. C’est une jolie ironie, vous ne trouvez pas ? Être entourée de biscuits, de chocolats, de caramels et de nougats à longueur de journée est à peu près équivalent que le supplice de Tantale, mais j’aime profondément ce que je fais et qu’importe la tentation régnante, je crois que je n’aurai pas pu trouver mieux.

J’avais peur de retourner sur les bancs de l’école à 25 ans, mais en fin de compte, je crois que je n’ai jamais pris de meilleure décision en 25 ans de vie. Chaque cours est réellement passionnant, et même si parfois les enseignants sont soporifiques, je manifeste un réel intérêt dans chaque matière. J’ai cette sereine sensation que j’ai choisi la bonne voie, que je suis à ma place. Après des années de doutes et d’incertitude, laissez-moi vous dire que c’est un sentiment fort confortable. Je suis à présent sûre de mon choix de travailler dans l’édition. Je m’approcherai du métier de mes rêves : écrivain. J’aime écrire, je crois que ce n’est une nouvelle pour personne. Bon, OK, je conçois que le présent article est écrit de manière décousue, cependant, le summum de ma vie serait d’écrire un livre. Ma famille, mes amis et mon entourage proche m’y encouragent fortement. Que c’est plaisant de se sentir aussi soutenue.

Il y a ma meilleure amie, mon bébé, la femme de ma vie qui est toujours prête à m’écouter geindre, toujours prête à entendre mes histoires rocambolesques, toujours prête à critiquer avec moi des gens que je n’aime pas (oui, je suis bitch), toujours prête à regarder des vidéos stupides avec moi jusqu’à en rire comme des baleines, toujours prête à tout pour que je sois bien. Je t’aime sale folle.

J’ai eu la chance inouïe de rencontrer des gens formidables qui m’aident tous les jours à garder la tête hors de l’eau. Je pense à mes partenaires de crime en cours, celles qui bavent avec moi sur notre prof super sexy d’Histoire Littéraire. Je pense aux collègues fantastiques que j’ai rencontrés au travail et avec qui je peux joindre l’utile à l’agréable. Et puis je pense à mon groupe d’olives. Mes Zitounates comme on s’appelle, j’ai la chance immense de pouvoir vivre avec eux et de les côtoyer tous les jours, et laissez-moi vous dire que je n’aurais pas pu rêver mieux pour cette deuxième vie.

Il y a eu aussi ce quelqu’un qui m’a formidablement aidée quand j’étais au plus bas. Mais ce quelqu’un a décidé de me laisser tomber sur un malentendu. A l’heure actuelle, j’essaie encore de comprendre, mais qu’importe, je ne retiens personne dans ma vie et si ce quelqu’un ne voulait plus faire partie de l’histoire de ma vie, soit. J’en ai pleuré, mais je crois qu’au final, ce quelqu’un n’en valait pas la peine. Seulement, si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que ce quelqu’un a joué un rôle important qui a fait que j’en suis ici à présent. Je ne sais pas si tu liras un jour ces lignes, mais sache que je te remercie car sans toi, je n’aurais jamais eu cette chance avec King B.

King B., c’est la première personne à qui je pense le matin, la dernière à qui je pense le soir. King B., c’est le type un peu barge qui partage ma vie depuis de longs mois maintenant, celui qui me fait des blagues nulles, celui qui me caresse les cheveux quand je m’endors, celui qui serre mes mains dans les siennes quand j’angoisse, celui qui m’engueule quand j’abuse, celui me motive à donner le meilleur de moi-même. King B., c’est le grand amour de ma vie, l’homme que je veux jusqu’à la fin de mes jours. King B., c’est celui qui, rien qu’avec un regard, me fait frissonner, me transporte, me fait rêver, me fait quitter la Terre, me donne tout l’amour du monde. King B. est mon meilleur ami, mon confident, mon amant, ma famille, ma moitié, et pour rien au monde, je ne concevrai ma vie sans lui.

Mon Amour, sache que je t’aime éperdument, jusqu’à l’infini.

Bien entendu, avec cette vie bien remplie, je n’ai plus le temps d’aller à la salle de sport et je crois que c’est bien la seule chose qui me désole. Je n’ai pas la sensation d’avoir grossi, mais je n’ai pas de balance pour le confirmer. Qu’importe, j’aime ma vie actuelle comme elle est, et même si j’ai repris 1 ou 2 kilos, ou même 5, ce n’est rien à reperdre et je suis tellement bien dans mes baskets pour l’instant que je n’y pense que très peu. Bien entendu, je fais attention à mon alimentation du mieux que je peux, mais il est indéniable que le manque de sport me fait défaut. Pour 2016, je mettrai un point d’honneur à mieux gérer mon planning et je prendrai le temps d’aller à la salle de sport.

Avec toutes ces aventures, je ne vous ai même pas encore parlé de mon changement capillaire tant attendu. Je vous en avais parlé dans mon précédent article et une image vaut mille mots.

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Ce fut un moment marquant parce que c’est la première fois que je me vois avec des cheveux aussi clairs. Passer de brune à blonde, c’est un grand pas. Je sais que je ne serai pas blonde éternellement car c’est beaucoup d’entretien, mais une chose est sûre : j’aime énormément être blonde. Je trouve que c’est la couleur qui me correspond le mieux pour l’instant.

Dans tous les cas, ça a fait beaucoup de changements à assimiler en peu de temps, mais mon Dieu, que je revis ! Je reçois beaucoup d’amour, d’attentions et j’aime cette vie. J’aime ma vie.

Papa, Maman, ne vous inquiétez pas pour moi, je vais bien. J’ai un amoureux formidable, des amis fantastiques, des études passionnantes, un travail enrichissant et un rythme de vie qui me plaît. J’ai compris qu’avoir été violée ne me définit pas en tant que femme et que c’est à moi de choisir mon chemin, mon chemin, ma vie. Je ne suis pas une victime. Je l’ai peut-être été, mais je prépare aujourd’hui mes armes pour la guerre. Je suis devenue guerrière et mon salopard de violeur mordra la poussière. Je le jure.

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Le Fabuleux Destin de Boulotte Poulain

Oh que vous m’avez manqué, chers amis dodus. J’ai tellement de choses à vous raconter, tellement de temps à rattraper. Vous ne m’en voulez pas, n’est-ce-pas ?

Je suis rentrée à Paris. Sous la pluie et dans le froid pré-automnal. Dit comme ça, ça sonne un peu comme un film à la Woody Allen, mais en vérité, je me pelais les miches (forcément, après cinq mois passés à l’équateur), et je galérais plus qu’autre chose avec mes deux valises qui pesaient une tonne chacune. Valises qui contenaient tous les éléments pour ma vie nouvelle.

Je ne sais pas si c’est le karma qui a enfin tourné en ma faveur, mais j’ai trouvé un appartement très rapidement, même si ça a été vraiment la croix et la bannière pour m’installer dedans. Si vous voulez un conseil personnel, n’allez jamais chez Axa, ce sont des incapables, doublés de voleurs. Ambiance.

Je me sens un peu bête devant mon clavier parce que j’ai l’impression de vous avoir abandonné et pour être honnête, je me suis un peu abandonnée moi-même.
La bonne nouvelle est que je me suis adaptée rapidement à mon nouvel environnement, même si j’ai mis quatre heures pour trouver un supermarché près de chez moi. Oui bon, parce que je n’habite pas à Paris-même, mais dans une bourgade en banlieue. Ceci étant dit, j’ai accompli l’exploit d’installer Internet toute seule comme une grande le soir même de mon arrivée. Mais j’aime ma ville. J’aime là où je vis. J’aime ma nouvelle vie. J’aime encore plus Georgy Boy (dédicace à ma copine de régime !) et je l’ai retrouvé avec un bonheur incommensurable. Oui, je l’aime cette nouvelle vie.

J’ai repris les cours. En première année de Lettres, donc. Je craignais de me retrouver sur les mêmes bancs que des élèves sortant de Terminale et donc, plus jeunes que moi de sept ans. Au final, personne ne se soucie que j’aie 25 ans ou 18, que ce soit du côté des élèves comme celui des profs. J’ai même réussi à me faire des copines de classe assez facilement, et que vous me croyez ou non, c’est une grande victoire pour la grande timide que je suis.
Evidemment, ce n’est pas facile de replonger dans les devoirs et autres exposés à faire après avoir arrêté les cours il y a grosso modo cinq ans. Cependant, c’est une chance inespérée pour moi de me reconstruire après m’être si longtemps oubliée, et je vis cette deuxième chance comme un luxe. Une résurrection.

Je vous entends avec vos questions : et ton régime, Boulotte ? T’as lâché l’affaire ou bien ?
Chers amis dodus et moins dodus, la réponse est non. Ce régime, au sens large du terme, m’apporte tellement de bénéfices au quotidien qu’il est difficile pour moi de concevoir ma vie actuelle sans lui. Il m’apporte la rigueur, la discipline, le sport et un mode de vie sain dont j’avais besoin. Ce régime est chaque jour un rendez-vous avec moi-même. Je le fais pour moi, pour avoir une vie meilleure plus tard. Et croyez-moi, si je vois déjà des bénéfices alors que je ne suis remontée en selle qu’au mois de Mai, c’est que la fin promet une sacrée belle victoire. Et j’en serai tellement fière. Je suis très fière du bout de chemin que j’ai déjà parcouru, et je vous souhaite à tous une perte de poids aussi fabuleuse que la mienne.

J’ai passé le cap des -30kg. Je suis actuellement à -32kg. Le changement commence à se voir, et ça, je ne l’ai réellement pris en compte que lorsque j’ai retrouvé Georgy Boy. En dehors de l’émotion de nos retrouvailles, j’ai lu de la fierté dans ses yeux et je peux vous assurer qu’il n’existe pas meilleur sentiment que celui-ci.

Je reprends plaisir à m’habiller, à accorder de l’importance à ma tenue. Je ne m’habille plus pour me cacher, mais vraiment pour m’exprimer. La nuance est subtile, mais le changement, lui, est flagrant.
J’ai pour projet un changement capillaire qui me tient à cœur depuis des années. Un pari risqué, mais qu’est-ce-que la vie sans risque ? Je ne vous en dis pas plus pour maintenir l’apogée du suspense dans mon auditoire, mais je crois que ce changement capillaire sera l’expression même de tout le changement effectué jusqu’à présent. J’AI HÂTE.

Je continue mon chemin, prenant en compte d’autres paramètres : mes études, mon job étudiant, mes amis…et encore et toujours, ma perte de poids. J’ai trouvé une salle non loin de l’université, alors, chers followers parisiens, sachez que vous me trouverez certainement dans les Basic Fit avenue Netter et avenue Choisy très prochainement.

Je n’ai plus de balance pour l’instant, mais il se trouve qu’il y en a une dans la salle de sport où je vais, et la dernière fois où je suis montée dessus, elle affichait 109,9kg. C’était après ma séance de 2h de musculation, j’étais pleine d’eau et il était 3h de l’après-midi par-dessus le marché. Alors je suppose que je dois tourner aux alentours des 108-109 actuellement. Et vous savez ce que ça veut dire ? Que les deux chiffres sur la balance ne sont plus très loin et que le jour où je les franchirai sera ma première grande victoire sur le gras.

Ne lâchez rien car hauts les cœurs les dodues, nous y parviendrons !

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La vita è bella

J’ai longtemps réfléchi à comment aborder ce sujet, et il me paraissait logique que je vous en parle maintenant au vu du secret que j’ai enfin osé révéler il y a maintenant quelques semaines.
Pardonnez-moi, je n’ai pas posté mes bilans de la semaine, mais je n’avais tout bonnement pas la tête à parler perte de poids et musculation après la bombe que j’ai lâchée dans mon dernier article. J’ai préféré me retrouver en tête à tête avec moi-même, mes pensées et mes envies.

Pour la première fois, je me suis sentie libre de faire ce que j’avais envie de faire. J’ai eu envie d’aller à la plage, j’ai eu envie de pleurer devant Twilight Love, j’ai eu envie de rire avec mes proches et surtout, j’ai eu envie d’être incroyablement égoïste. Vivre pour soi sans se préoccuper des autres, qu’il s’agisse de la famille ou des amis, est un luxe que je n’avais jamais réellement osé m’octroyer, et Dieu que c’est agréable.

Moi qui pensais vivre pour me faire plaisir à moi seule en consacrant toute mon énergie et mon temps à ce régime, hé bien, je m’étais tout simplement trompée sur toute la ligne. J’avais toujours en ligne de mire de satisfaire mes proches, quoiqu’il advienne.

Dans cette période douloureuse, j’ai pu m’apercevoir que j’étais entourée de gens vraiment formidables. Et mes proches ne m’en veulent absolument pas de me comporter en égoïste, mon secret et mon passé m’empêchant de vivre réellement. Papa, Maman, je vous aime. Petits frères chéris, sœur adorée, je vous aime. Cousines, je vous aime. Amis et amies, je vous aime. Georges Clooney, je t’aime. Je vous aime par toutes les fibres de mon corps et les larmes me montent aux yeux en imaginant vivre une seule seconde sans vous.

Le bonheur tient à peu de choses, et il est incroyablement ingrat de la part de l’être humain de se focaliser sur des détails futiles. Je ne jette la pierre à personne puisque j’ai longtemps pensé de cette manière. Aujourd’hui, je suis extrêmement fière d’avoir découvert que le bonheur véritable est une succession de petits bonheurs qui prennent vie dans notre quotidien.

Ce bonheur, je le respire, je le bois, je m’en imprègne, je le vis. Je le savoure.

Me retrouver seule face à mes pensées m’a réconciliée davantage avec ce corps que j’ai longtemps haï. Il est vrai que j’ai fait la paix avec lui il y a seulement quelques années, mais aujourd’hui, du haut de mes 25 ans, je peux affirmer une chose : mon corps, je l’aime d’un amour infini. J’ai déposé les armes, rangé mes frustrations belliqueuses, et enterré la hache de guerre avec mon petit dodu qui me supporte depuis ma naissance.

Ce corps a souffert d’une multitude de façons, la plus violente d’entre elles étant qu’on ait touché à mon intégrité physique sans que je ne donne mon consentement. Mais pas que. Il a autant souffert de l’abus de nourriture que de sa privation, il a souffert d’un nombre incalculable de nuits sans sommeil, il a souffert d’une mauvaise hygiène de vie accumulée sur des années.

Il était normal qu’un jour, il me rende la monnaie de ma pièce.

Bien sûr, je lui en ai énormément voulu de m’avoir abandonnée de la manière la plus lâche possible, et plutôt que de l’écouter, j’ai préféré lui déclarer la guerre. Est-ce-que je regrette ? Non. Parce qu’on ne nourrit pas sa vie avec des regrets. Je n’avais pas acquis la maturité requise pour noter et comprendre le changement de ce corps qui me devenait de plus en plus étranger.

Je ne sais pas si j’ai aujourd’hui acquis cette maturité, mais toujours est-il que j’ai préféré faire la paix avec ce corps qui a déjà trop subi et qui a exprimé, à sa manière, son ras le bol.
Maintenant que ma croisade est terminée, tout ce que je veux, c’est rattraper le temps perdu et glorifier ce corps que j’ai trop longtemps ignoré et détesté.

J’ai pris goût au sport, j’ai appris à manger de manière saine, et il était dans la suite logique des évènements que mon corps et moi nous allions pour faire face à nos démons respectifs. Résultats des courses : je maigris. La dernière fois que je me suis pesée, la balance affichait 113 kilos. Et laissez-moi vous dire que ce n’est que le début de ma grande perte de poids, le meilleur restant encore à venir. Plus encore : je l’attends avec les bras grands ouverts. Non, je me méprends. Mon corps et moi attendons cet avenir les bras grands ouverts.

Sur le plan personnel, je vous avouais dans mon dernier article que j’avais le sentiment de me noyer complètement. Pour être totalement honnête, c’est toujours le cas. Seulement, il y a aujourd’hui une différence quant à cette situation : je me noie, mais mes proches sont sur le rivage et ils me voient. Ils voient que je perds pied et que je m’enfonce, et dans leurs yeux, je vois qu’ils cherchent une bouée à me lancer. Venez à moi, je vous retiendrai dans mes bras avec toute la force dont je suis dotée.

Par le biais de ce blog, j’ai fait la rencontre d’une personne magnifique qui a su répondre à mes questions autant torturées que stupides, qui a su me rassurer sur des doutes que j’avais jamais formulés, qui a su trouver les mots que je n’avais jamais entendus auparavant, qui m’a persuadée d’écrire, de toujours écrire. Et j’espère que cette personne lira ces lignes afin d’y déceler mon éternelle reconnaissance parce que je ne saurai l’exprimer autrement.

Vous êtes un soleil, et avec votre chaleur et votre douceur, vous m’avez ramenée à la vie. Merci.

Mon post touche à sa fin et je vous remercie de l’avoir lu jusque là, mais j’ai une dernière chose à coucher sur ma page virtuelle avant de d’entamer un nouveau chapitre : la vie continue. Je dois accepter le fait d’avoir été violée, et c’est sûrement la délicate étape qui m’attend pour commencer à me reconstruire puisque je n’arrive toujours pas à l’admettre sans que cela ne me plonge dans une colère sourde et profonde.

Qu’elle n’est pas aisée, cette étape, mais qu’importe : avec des hauts, avec des bas… Ma vie continue 

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Genesis

J’ai un peu déserté mon blog ces derniers temps, prétextant un emploi du temps très chargé et des accès de fainéantise incontrôlés, et ceci, amis dodus, est un demi-mensonge. Je suis toujours fortement occupée avec mes heures de Code, de conduite, de sport et puis la vie de tous les jours aussi. Seulement, il s’avère que j’ai l’esprit en perpétuelle réflexion depuis quelques semaines. Contre ma volonté, je cogite, je réfléchis, je cauchemarde, je vacille, je pleure. Mon cerveau n’est jamais réellement sur pause, et je suis tout bonnement fatiguée. Moralement fatiguée.

Il y a très longtemps que je voulais parler de ce sujet. Bien évidemment, je n’ai jamais réellement su comment aborder la chose, que ce soit avec ma famille, mes amis, Georges Clooney, ou bien tout simplement, avec moi-même.
Vous savez que ce blog est mon exutoire et écrire tout ce qui me passe par la tête me libère de mes émotions toujours un peu trop envahissantes.

Celles et ceux qui ont un problème de poids comme le mien, ont, la plupart du temps, un passé qui explique ce surpoids ou cette obésité. Quelque chose qui a fait que. Qui a fait qu’on a grossi, qu’on a fermé les yeux, qu’on a baissé les bras. Qu’on est devenu gras, qu’on est devenu gros.

J’ai longtemps pensé que mon obésité était due à la mort de ma sœur d’adoption puisque rapidement après son décès, j’ai grossi de manière exponentielle, passant de 70 à 141 kilos. Elle était ma confidente, mon pilier, ma vie, et il est certain que j’ai perdu une partie de moi-même en même temps que je l’ai perdue, elle. Cependant, au vu des récents évènements, j’ai soudainement pris conscience que ce tragique évènement n’était que la partie visible de l’iceberg.

Les propos qui suivront risquent de choquer et je m’en excuse d’avance.

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Je porte un secret. Ou plutôt, j’ai porté un secret. Un secret très lourd. Et très vieux. Un lourd secret de seize ans. Seize ans que je vis avec, seize ans que j’ai appris à faire avec, seize ans où je me suis tue. Seize ans de silence, c’est long. Seize ans de silence, c’est dur.

J’ai été violée.

C’est la première fois que je l’écris, et c’est pénible. Pénible et lourd de sens. Pénible parce que ça me positionne au rang de victime et je déteste ça. Lourd de sens parce que le plus sordide de l’histoire est que mon agresseur, mon violeur, était un membre de ma famille.

Je vous épargne les détails parce qu’ils n’ont rien à faire dans ce blog.
J’avais neuf ans. Oui, neuf ans.
Il était plus grand que moi, plus fort que moi. Il était surtout adulte. Et il a profité de sa position de force pendant près d’une année.

J’ai porté ce secret pendant seize ans, soit plus de la moitié de ma vie. Pendant seize ans, j’ai caché mon calvaire à mes proches, mes amis… Et à ce qui est le plus important à mes yeux : à mes parents. J’ai caché la vérité à mes parents.

J’ai souvent entendu parler d’histoires de viol dans les médias, dans les livres, dans les films. Et pas une seule fois pendant ces seize longues années, j’ai pensé à avouer ce qu’il m’était arrivé. Parce que j’avais peur, parce que j’avais honte, parce que je pensais avoir oublié.

Et puis, je suis devenue adulte. J’ai toujours gardé cet épisode tragique au fond de ma mémoire, en me concentrant tellement fort pour oublier…que j’ai fini par réellement oublier.
Et puis, je suis devenue adulte. Et j’ai compris que si j’avais autant de mal à avancer, c’est parce que quelque chose, quelqu’un me retenait dans le passé. J’avais beau courir, les voiles de mon passé me rattrapaient toujours et m’entouraient de ses serres. J’étais prisonnière. J’étais sa prisonnière.

On me dit courageuse parce que je n’ai peur de rien. On me dit courageuse parce que je dégomme tout sur mon passage. On me dit courageuse parce que je fonce toujours quand c’est pour mon bien.
Et pourtant… Il m’a fallu rassembler toutes mes forces pour enfin dire la vérité à mes parents. Il y a deux semaines exactement. Et au-delà de me sentir courageuse pour enfin faire éclater la vérité, je me suis surtout sentie noyée.

Je me noie.

Je suis prise dans un raz-de-marée, les vagues frappent de plus en plus fort contre le rivage, les rouleaux des embruns se forment autour de moi et m’attirent vers le fond sans que je ne puisse jamais revenir à la surface.

Je me noie.

C’est comme si avant ma révélation, j’avais l’eau de la mer jusqu’aux genoux. Et maintenant, je suis complètement submergée et je peine à respirer.

Je me noie.

On m’avait promis la libération. Je ne la vois pas.
Je ne ressens que cette immense vague de panique froide et j’ai peur.

Mon violeur est toujours en vie. Je ne l’ai jamais revu depuis mes neuf ans, et comme depuis seize ans, je prie chaque jour pour ne jamais le croiser.

J’ai trop souvent entendu des histoires de viol et mon cas n’en est qu’un parmi tant d’autres, n’est pas le premier, et ne sera malheureusement pas le dernier.
Au-delà même d’être la genèse de mes problèmes de poids, c’est aussi toute ma vie d’adulte, ma vie de femme qui est remise en question.

Je me noie.

On est toujours un peu triste quand on apprend que ça arrive aux autres. Mais que faire quand ça nous arrive à nous ?
Je vous le demande.

L’incertitude me broie le cœur, et déjà que le courant m’entraîne vers le fond, j’ai l’impression de perdre toute la joie de vivre qui m’animait, et j’ai l’impression que celle que j’étais est en train de disparaître, de mourir.

Perdue dans mes pensées, perdue dans mes émotions, perdues dans mes priorités. Perdue dans ma vie.

Je connais mes droits. Je peux porter plainte comme je peux ne pas le faire. L’issue de cette histoire repose entièrement sur moi, mais comment prendre une telle décision ? Comment savoir ce qui est le mieux pour moi quand je ne sais plus qui je suis moi-même ?

J’ai été violée à neuf ans et j’ai construit ma vie entière sur un mensonge par omission, alors qui suis-je à présent ? Que dois-je faire ? Comment vais-je vivre maintenant que ce n’est plus un secret ? Est-ce-que je dois porter plainte ? Si oui, aurai-je la force d’endurer un long procès ? Aurai-je la force de le confronter ? Serai-je assez forte pour revivre normalement après tout ça ? Dois-je lui pardonner ?

Tant de questions et je suis la seule à pouvoir y apporter des réponses.

Je suis complètement submergée et je commence à manquer d’air.

Je.
Me.
Noie.

Et je m’en réfère à vous, amis d’Internet et d’ailleurs : vous êtes vous retrouvés dans cette même situation ? Connaissez-vous quelqu’un qui a su toucher le fond pour remonter à la surface ?

J’ai envie de respirer à nouveau.
Je vous en prie, aidez-moi.